Ça y est, vous avez décidé de demander une augmentation de salaire à votre supérieur.
Pour obtenir son accord, vous devrez jouer finement votre partition en étant convaincant dans votre argumentation, tout en évitant les pièges qui peuvent plomber votre démarche.
Sachez également que malgré une excellente préparation, il se peut que vous essuyiez toujours un refus.
Vous avez beau présenter une proposition raisonnable, votre boss la rejette.
Ne restez pas sur cet échec, à l’instar des meilleurs négociateurs, gardez en tête qu’un « non » peut se transformer en « oui ».
Comment négocier efficacement une augmentation de salaire ?
Ci-dessous le guide qui vous permettra d’obtenir ce que vous souhaitez.
Si vous désirez une augmentation salariale, c’est que vous estimez le mériter.
À vous donc de le prouver à votre supérieur à l’aide d’arguments précis et factuels.
Pensez à la valeur ajoutée que vous apportez au quotidien pour l’organisation.
À vous de valoriser vos réussites, comme la réduction du taux d’erreur, l’acquisition et la fidélisation d’un gros client, la mise en place efficace du nouvel ERP, la diminution des réclamations, etc.
Vous pouvez aussi mettre en avant les capacités qui vous ont permis de rencontrer ces succès : la facilité à gérer la pression, la rapidité d’assimilation, l’intelligence sociale, l’aisance à communiquer.
En procédant ainsi, vous rappelez vos faits d’armes à votre patron.
Mais attention, ne vous survendez pas.
Affirmez que sans vous, l’entreprise aurait coulé, sera perçue comme de l’arrogance.
Vous ne ferez que braquer votre interlocuteur qui y voit un esprit de défiance.
N’évoquez pas le sujet lors d’une conversation informelle avec votre supérieur, dans l’ascenseur, devant la machine à café ou lors d’une réunion dont ce n’est pas le propos.
Le bon timing reste bien sûr l’entretien d’évaluation annuelle.
Si vous ne voulez pas aborder le sujet lors de cet entretien, demandez formellement un autre rendez-vous avec lui.
Dans votre demande, vous n’êtes pas obligé de préciser l’objet de votre rencontre.
Certains managers, sachant que l’entretien se portera sur une augmentation de salaire, font trainer les choses et vous proposent une date assez lointaine.
Pire, ils pourront tout de suite fermer la porte en évoquant un timing inapproprié par rapport aux conjonctures.
L’astuce consiste à utiliser une formulation équivoque, mais susceptible d’éveiller la curiosité de votre N+1.
Vous lui direz par exemple que vous aimeriez le rencontrer pour un sujet confidentiel, mais que ce n’est pas trop urgent.
Votre patron comprendra qu’il s’agit d’une question importante, mais il évitera de vous recevoir durant une période surchargée.
Pour maximiser vos chances, n’hésitez pas à lui transmettre votre demande après un succès ou un défi brillamment relevé.
Vous voulez une augmentation de salaire, mais combien exactement ?
Évitez l’ambigüité en demandant par exemple « un petit cadeau » ou en affirmant que vous souhaitez un plus. Soyez concret.
Votre demande doit aussi demeurer réaliste.
Pour cela, informez-vous sur le niveau de salaire en vigueur pour votre poste, que ce soit dans votre entreprise ou dans le secteur d’activité en général.
La pilule passera mieux si vous restez dans les « clous ».
Votre manager aura du mal à refuser votre demande, car elle correspond aux standards du secteur tout en traduisant votre valeur.
Il se peut que la grille de salaire soit confidentielle au sein des ressources humaines.
Pour bien définir votre marge de manœuvre, n’hésitez pas à consulter les études effectuées par les cabinets indépendants ou les agences de recrutements.
À côté des bonnes pratiques à adopter, vous devez aussi faire attention à quelques erreurs souvent commises par les employés et qui compromettent la négociation.
Procéder à un chantage place la négociation sur le terrain de l’affrontement, alors qu’elle doit avant tout être un dialogue.
Si vous imposez un ultimatum à votre manager, vous risquez de rompre la relation de confiance entre vous.
De plus, vous passerez pour un mercenaire qui se vend au plus offrant.
Vous ne possédez donc pas le sens de la loyauté, qui reste important pour bâtir des projets sur le long terme.
Dans son esprit, rien ne vous empêche de réitérer la même démarche un ou deux ans plus tard.
Cette manière de procéder risque aussi de se propager au sein de l’équipe, car vous aurez créé un précédent.
Bref, le chantage invite plus votre manager à vous fermer la porte qu’à accepter votre augmentation.
L’usage exige que vous passiez par votre supérieur pour demander une augmentation.
Toutefois, il se pourrait qu’il n’ait pas la prérogative pour décider seul à son niveau.
Ce cas arrive fréquemment dans les grands groupes où les décisions liées aux salaires suivent un certain nombre de consultations.
Il vous répondra peut-être tout de suite qu’il doit encore en référer à sa hiérarchie.
Qu’il dise la vérité ou qu’il utilise cette formule juste pour gagner du temps, vous ne devez pas vous montrer impatient.
Il a aussi besoin d’y réfléchir de son côté. En conséquence, faire pression pour qu’il prenne la décision dans l’immédiat s’avèrera inutile.
Tous les meilleurs négociateurs le savent, un « non » ne signifie pas un refus définitif.
Il veut plutôt dire « pas tout de suite ».
À vous de traiter cette objection pour vous donner la chance de transformer ce « non » en « oui ».
Pour cela, il existe quelques techniques :
En demeurant courtois, vous laissez la porte ouverte au dialogue.
La balle se trouve cependant dans son camp, car vous avez transmis votre souhait et vous lui avez montré votre loyauté en ne montant pas au clash.
La réussite de votre démarche repose sur votre capacité à négocier.
Aux yeux de votre supérieur, cette augmentation doit d’abord se justifier dans les faits.
À vous donc de lui apporter les preuves de votre mérite.
Face à son refus, faites l’effort de comprendre les motivations profondes de son opposition.
Incitez-le ensuite à travailler avec vous à la recherche d’une solution.
Cette attitude accroît les chances de lever les objections et de parvenir à un accord.
Il faut aussi savoir que certains managers apposent un refus par principe, pour amener le rapport de force en sa faveur et éviter une avalanche de demandes d’augmentation.
Ne vous en faites pas, c’est de bonne guerre, à vous d’appliquer les parades correspondantes pour arriver à vos fins !