Le leadership serviteur, appelé en anglais « servant leadership », est un mode de fonctionnement et de management en entreprise, en particulier avec les équipes.
Il repose sur une grande capacité d’écoute et de prise en compte des avis extérieurs. C’est un format de leadership qui s’est développé au cours des années 1970 et qui revient de plus en plus à la mode.
Pourquoi ? Quels en sont ses atouts ?
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Contrairement à la notion de « serviteur » qui laisse sous-entendre une attitude de soumission ou de mise à disposition, le leader serviteur n’est pas dans cette démarche, même plutôt l’inverse.
Dans son essai de 1970, Greenleaf, inventeur du mot, décrit le leadership serviteur comme « un choix conscient qui anime quelqu’un à diriger », « une personne un peu différente du leader premier en raison de son pouvoir inhabituel de management ». Un leader serviteur, c’est donc une personne avec un pouvoir sur ses collaborateurs, positif avant tout.
Un leader serviteur se distingue avec certaines qualités humaines et techniques incontournables :
Ces qualités permettent au leader serviteur de se mettre au service des autres, au sens du bien collectif. C’est pourquoi il faut privilégier de plus en plus ce mode de faire, très inclusif.
Le leadership serviteur est un outil de management et de gestion très efficace, qui prend en compte le ressenti des employés. Cependant, il doit être privilégié dans un bon état d’esprit, avec une attitude proactive et authentique.
Les faux leaders serviteurs sont ceux qui placeront leur intérêt personnel au-devant du reste. Pour Greenleaf, le leader serviteur possède « une envie naturelle de servir, de servir avant tout ». Son but est de construire une communauté engagée autant que lui-même pour avancer dans la même direction : partager, échanger, collaborer ensemble, voilà ce dans quoi le leader serviteur s’épanouit.
En revanche, les risques d’un leadership serviteur 100% engagé sont nombreux, et peuvent avoir des effets contre-productifs.
Par exemple, trop d’empathie amène à la compassion, qui peut résulter dans une fatigue morale : être en permanence à l’écoute, y compris des problèmes personnels, cela peut vite vous épuiser. Il faut savoir garder vos distances et prendre le recul nécessaire pour mener votre leadership correctement. D’ailleurs, cette empathie peut amener le leader serviteur à ignorer les mauvaises performances sous couvert de sympathie : virer quelqu’un n’est pas dans ses habitudes. Il est donc nécessaire que ce leadership s’exerce en complémentarité avec une autre personne ou d’autres méthodes de management.
Dans la plupart des entreprises, la hiérarchie est verticale : le leader est celui de l’entreprise, de l’équipe, de la division. C’est un modèle traditionnel auquel s’ajoutent des difficultés de communication : chaque échelle hiérarchique invite à un certain nombre de normes ou de comportements, qui entravent la bonne communication. Il est courant d’être jaloux ou critique de son chef, car l’on voudrait bien sa place. Ce type de leadership peut être compensé par un leadership serviteur, c’est-à-dire au service des autres.
En se mettant en situation de vulnérabilité, au regard des autres, le leader se met à nu, ce qui invite les collaborateurs à plus de confiance. La pyramide verticale devient alors horizontale, la relation n’est plus hiérarchique, mais collaborative. Ainsi, le leadership serviteur facilite les relations en entreprise et augmente la confiance réciproque.
De plus, cela provoque des effets collatéraux positifs, à commencer par la productivité. Des études démontrent qu’en moyenne, des salariés heureux sont plus productifs de 20% : c’est bon signe pour votre entreprise !
De plus, en étant heureux, cela ralentit le turnover et les changements de poste : vous êtes donc plus à même de créer des équipes solides, prêtes à tout affronter. Cela renforcer, par extension, votre culture d’entreprise et celle que partagent vos collaborateurs.
Être un bon leader, ça vous regarde, c’est votre vision des choses, tout simplement. Mais être un leader serviteur, cela requiert un peu plus de méthode et de connaissance de soi. Vous devez être animé par une question très simple : aidez-vous vos collaborateurs à grandir, humainement parlant ? Gagnent-ils suffisamment d’autonomie pour ensuite être serviteurs à leur tour ?
Pour cela, il faudra passer par 4 grandes étapes de transformation en leader serviteur.
La première, c’est de bien connaître vos collaborateurs, leur vie privée, leurs aspirations. C’est prendre de leurs nouvelles avec un but précis, avancer votre connaissance de leur environnement. En faisant cela, vous allez créer un sentiment de proximité, de confiance mutuelle, qui sera utile au bien de l’entreprise.
Ensuite, vous devez encourager vos équipes à prendre des initiatives. Ayez un leadership à l’écoute et permettant d’être force de proposition. Demandez au nouveau stagiaire ce qu’il pense de la structure, interrogez votre plus vieux collaborateur pour lui demander ses nouvelles attentes : ne faites aucune distinction, donnez la parole, et la main, à vos équipes.
Puis, l’étape de l’entourage se pose rapidement. Travailler comme leader serviteur nécessite aussi d’avoir un environnement réceptif à cela : pas besoin de viser une start-up ou de jeunes recrues, mais simplement des gens avec un état d’esprit ouvert et flexible.
Enfin, travaillez sur vous, votre mental, votre confiance en vous, afin de susciter l’engagement. Une personne stricte et exigeante avec elle-même montrera cette image au monde et constituera un guide pour son entourage.
Le leadership serviteur est bien plus qu’un simple précepte, c’est un véritable mode de vie, à appliquer dans vos affaires, mais aussi dans votre vie personnelle !